Réflexion sur le cannabis, la plante aux 100 substances
Le cannabis module l’action de la dopamine, qui est un neurotransmetteur fondamental dans le système de la récompense et de l’apprentissage dans le chemin de vie de tout être vivant. Cette action est possible grâce à l’activation d’un autre système neurobiologique découvert dans les années 1990 appelé « endocannabinoide ».
Le cerveau est un lieu d’échange, de communication, de construction d’évolution. Afin de bien fonctionner le cerveau et ses 100 milliards de neurones utilisent un vocabulaire très précis, les neurotransmetteurs. De manière général, tout bruit perturbera la communication du cerveau. Le cannabis est du bruit. En effet, par son action sur le système endocannabinoide, il perturbe pratiquement toutes les fonctions fondamentales du cerveau et particulière les mécanismes qui aident à la construction du cerveau, de la mémoire, de l’apprentissage, de la motivation etc. L’enfant et l’adolescent, mais l’adulte également sont sensibles et verront leur communication cérébrale perturber pour les missions que le cerveau se doit de réaliser afin de nous permettre d’avancer dans la vie et d’avancer vers notre humanité.
De plus, il faut penser que lorsque l’on parle du cannabis, on a tendance à ne considérer que deux molécules : le THC (cannabinol) et le CBD (cannabidiol). Or on oublie, ou on ne sait pas, que le cannabis contient plus de 100 molécules, appelées phytocannabinoïdes, dont on commence à comprendre les effets sur le cerveau. De plus, la cible des plus de 100 phytocannabinoïdes est le système endocannabinoïde qui régule en autres : la construction du cerveau dès la fécondation de l’embryon (neurogenèse), la communication entre les neurones (activité synaptique), l’activité de la dopamine, la construction du cerveau particulièrement pendant l’adolescence, l’oubli, la filtration de l’information, l’anxiété, l’humeur et la gestion des émotion, la mémoire, l’apprentissage, la température corporelle, l’appétit, le poids, la dépression, la fonction cardiaque (fréquence, pression artériel), la motricité, la sécrétion de la prolactine et d’autres hormones fondamentales, l’implantation de l’embryon dans l’utérus, les mouvements des spermatozoïdes qui porte d’ailleurs des récepteurs à cannabis.
Il a été de plus observé que la construction et les rechutes de l’addiction envers différentes drogues (nicotine, opiacés, alcool, cocaïne, etc.) est probablement influencée par l’activité de ce système endocannabinoïde.
Une autre découverte récente indique les possibles réactions croisées entre le système endocannabinoïdes et le système endorphine. En effet il a été observé que de nombreuses propriétés pharmacologiques sont communes pour les deux systèmes et présentent des interactions communes. Des réactions croisées entre les deux systèmes existent. : Il semblerait même possible que la consommation de cannabis favoriserait une tolérance aux opioïdes (morphine, tramadol, codéine etc.).
Par exemple : Le THC agit sur le récepteur à cannabis de type CB1 ce qui induit une augmentation de l’expression des gènes de la pro enképhaline, donc du système d’expression des endorphines. De plus le THC, par l’intermédiaire du CB1 activerait certains récepteurs à opioïdes.
En fait les récepteurs cannabinoïdes et endorphiniques appartiennent à la même sous-famille de récepteur Rhodopsine.
D’ailleurs récemment, aux USA, une personne intoxiquée au cannabis a été traité avec de la naloxone (antidote de l’héroïne et des opiacés) et ce avec succès. Il y a réel interaction entre les deux systèmes.
Le champ d’ignorance est encore grand et beaucoup reste à faire.
On dit souvent que lorsque Dieu crée un poison, il invente l’antidote. Si le THC est un poison, il apparaît que le cannabidiol pourrait être l’antidote. En effet, il ne semble pas présenter les mêmes effets psychotropes que le THC. Mais le cannabidiol semble (les études sont en cours) présentes des nombreux effets qui pourraient rendre de grands services en médecine, comme par exemple :
- Anxiolytiques (comme le Temesta, le Lexotanil et les benzodiazépines en général
- Antiépileptiques (comme la Dépakine, l’Urbanyl et les autres médicaments antiépileptiques vendus sur le marché)
- Antidépresseurs (comme le Réméron, la Fluoxétine etc.
- Neuroleptiques (comme la Quétiapine et d’autres neuroleptiques)
- Anti-inflammatoires (comme le paracétamol, l’ibuprofène et d’autres)
Pour être simple, on peut considérer que la consommation d’un joint légal, correspond à peu près à la prise d’une benzodiazépine, avec un antidépresseur, un antiépileptique, un neuroleptique et un anti inflammatoire. Donc la prise de 5 différents médicaments.
Et rappelons-nous que le cannabis contient plus de 100 phytocannabinoïdes qui n’attendent que d’être étudiés pour pouvoir partager avec nous le secret de leurs efficacités espérées.
En conclusion, la différence entre une drogue et un médicament se mesure à la situation de la consommation. La consommation d’une substance lors de maladies, pour un traitement, fait de cette substance un médicament. La consommation de cette même substance en « auto-médication » ou pour le fun, se détendre, fait de cette substance une drogue.